Diplôme MAROC.AFROPOLIS,l’hinterland comme avenir pour le Grand-Rabat par Faysal EL HANAOUI
Fayçal El-Hanoaui Architecte HMNOP Afropolis PFE ENSAG juin 2013 Directeur d'étude : Patrick Thépot Master Aedification-Grands territoires-Villes ENSA GRENOBLE Assistante : France Laure Labeeuw Notre environnement se reconfigure sans cesse. Dans un contexte de mondialisation les territoires métropolitains en sont

Fayçal El-Hanoaui Architecte HMNOP
Afropolis PFE ENSAG juin 2013
Directeur d’étude : Patrick Thépot
Master Aedification-Grands territoires-Villes ENSA GRENOBLE
Assistante : France Laure Labeeuw
Notre environnement se reconfigure sans cesse. Dans un contexte de mondialisation les territoires métropolitains en sont les principaux acteurs. La thématique de développement durable nous pousse à interroger ces transformations. Le sentiment qu’elles ne suivent qu’une seule logique amène certains à la rejeter. Mais le phénomène s’avère plus complexe et peut-être perçu de bien des manières.
En faisant le choix de travailler au Maroc, nous avons voulu nous confronter à une autre façon d’appréhender ces mutations et questionner notre approche du développement durable dans un contexte encore très traditionnel. Le littoral Atlantique symbolise depuis un siècle l’ouverture du pays à la modernité. En parcourant cette mégalopole en formation ( de Rabat à Casablanca), nous avons pu mesurer à quel point ces changements peuvent susciter l’espoir mais aussi remettre en cause un mode de vie jusque là profondément soutenable.
Dans ce sens, le projet pharaonique concernant la vallée du Bou-Regreg à Rabat cristallise nos interrogations. Entité agricole en cœur d’agglomération, la vallée oppose le littoral en développement à l’arrière pays délaissé. Alors comment concilier un développement et les composantes déjà soutenables présentes sur le territoire? Quelles nouvelles manière d’habiter une telle conciliation pourrait-elle engendrée?
«Développement durable». Aujourd’hui, chaque objet qui nous entoure, du pot de yaourt à l’édifice se doit d’être estampillé de cette étiquette. Il ne s’agit plus d’un concept, mais d’un label, similaire à la norme CE, que l’on ne remarque même plus. Mais que ce passe-t-il donc une fois l’emballage retiré?
Que signifie ce terme? Durable, oui, mais pour quelle durée? La notion de développement mérite elle aussi d’être questionnée. Quel développement, au juste? Quelle est donc cette direction vers laquelle nous semblons aller de manière unanime? Ces questions s’avèrent beaucoup moins récurrentes, et révèlent la dimension politique inhérente à la notion de développement durable.En aucun cas, une ville composée d’éléments dits « durables « ne présente de garantie quant à sa pérennité. La question est plus profonde et interroge notre mode de vie et nos habitudes…
Face à ces questions certains adhèrent aux thèses appuyant l’idée d’une décroissance. Bien souvent, ces approches alarmistes donnent la vision d’un homme parasite à l’intérieur d’une nature sanctuaire. Nous trouvons cette posture trop catégorique, trop simpliste et surtout beaucoup trop négative. Comme si la «croissance» était un concept valable uniquement quand il nous était exclusivement réservé.
Le progrès en question
La croissance serait donc obsolète et démodée. Sous prétexte de nos abus, les autres n’y ont pas droit! Car à l’heure actuelle ou l’occident est plongé dans un pessimisme ambiant, la situation est toute autre dans certains pays. Allez donc parler de décroissance à un habitant de Carrière Centrale!
Et si la crise économique que nous connaissons n’était pas une crise plus profonde, marquant la fin de l’hégémonie d’un modèle, régnant depuis les Grandes Découvertes. La fin d’une surabondance pour les uns marque peut être la fin d’une pénurie pour d’autres. Voir les choses de cette manière c’est envisager les choses de manière quelque peu plus positive.
Regarder l’histoire, c’est comprendre que son cours n’est pas linéaire. Face aux démarches simplificatrices, nous essayons de saisir la complexité des processus qui animent les territoires. Ces processus sont motivés par des intérêts parfois contradictoires, parfois convergents. Mais ceux-ci sont toujours multiples et simultanés, les cartes sont toujours redistribuées.
«Chaque fois que l’utopie s’éclipse, l’histoire cesse d’être un processus menant à une finalité. Le cadre de référence grâce auquel nous soupesons les faits s’évanouit, et il nous reste une série d’évènements qui, pour ce qui de leur signification interne sont tous égaux.» Karl Mannheim, in Collage City
Perspectives
Le Maroc est aujourd’hui lancé dans une vague de modernisation sans précèdent. Les projets emblématiques ne manquent pas, du TGV au port de Tanger MED ayant pour ambition de devenir le premier port méditerranéen. Des villes nouvelles sortent de terre, des autoroutes sillonnent des espaces quasi-vierge. De nouvelles industries comme l’aéronautique ( EADS à Casablanca) ou la construction automobile (Renault à Tanger) viennent remplacer celle vieillissante du textile.
C’est un mouvement irréversible, entrainant des mutations aussi bien des structures sociales, de l’économie que des paysages. Ces transformations sont parfois violentes, mais elles sont aussi porteuses d’espoir pour une population jeune, dont le tiers est actuellement sans-emploi. De nombreuses choses restent à améliorer, de l’alphabétisation au logement en passant par l’accès au soin. Mais peu à peu une classe moyenne commence à voir le jour, les ventes de voiture explosent, les supermarchés apparaissent.
Cet accès à la consommation et ouverture à la mondialisation, remettent en cause un mode de vie ancestral. Un écart entre les populations se creuse, les contrastes rural-urbain, pauvres-riches n’en apparaissent que plus forts. Dès lors, des questions se posent. Ce mode de vie ancestral tend-il à s’effacer face aux transformations? Ou et comment s’opèrent ces transformations?
La Structure spatiale du pays
La métropolisation du littoral Atlantique
Sidi Allal Al Bahraoui (S.A.A.B.) est une commune rurale, traversée par l’autoroute reliant Rabat-Salé à Fès. elle est située à 15 km de Salé et 148 km de Fès. Nous avons choisi d’implanter le nouveau pôle multimodal du Grand Rabat dans cette commune de 11189 habitants, pour sa proximité à la fois à Rabat (pour permettre une desserte rapide) et à Kenitra (pôle portuaire du Grand Rabat). De plus, Sidi Allai Al Bahraoui est sur une ligne de partage des eaux. En effet, deux ruisseaux la traversent; l’oued Smento, affluent du Sebou et l’oued Al Hjilat qui lui se jète dans le Bouregreg.
Nous visons à dynamiser ce territoire, en proposant des activités aux locaux vivant dans cet arrière-pays( manière de lutter contre l’exode vers les grandes villes de Casablanca et Rabat),et en y implantant une équipement métropolitain (La gare LGV et train-tram) qui permettra d’intégrer, par cette dynamique, le territoire du Grand Rabat dans un réseau national et international. Trois axes d’intentions paysagères sont développées : conforter l’horizontalité du paysage, superposer les différentes modalités de transport en pensant à aménager des points de vue sur la vallée, enfin concevoir un aménagement de l’espace public qui offre de multiples espaces d’échange et de nombreuses configurations, autant d’échappées visuelles sur le paysage urbain.
La mosquée comme élément fondateur de la ville…