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Diplôme-PFE/BENIN.Cotonou the floating edges par roméo mivekannin à l’ENSA Toulouse

Je m'appelle Roméo Mivekannin. Je suis Béninois et je réside actuellement en France où je termine mes études d'architecture. Au terme de mon cursus, j'ai choisis de présenter un projet de fin d'étude consacré à

Je m’appelle Roméo Mivekannin. Je suis Béninois et je réside actuellement en France où je termine mes études d’architecture. Au terme de mon cursus, j’ai choisis de présenter un projet de fin d’étude consacré à la ville de Cotonou.

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En effet, je considère qu’il est légitime, lorsque vous appartenez à une communauté qui vous a éduqué, vous a envoyé à l’école, de lui apporter en retour une part de vous même. C’est pourquoi je souhaite mettre mon savoir et mes compétences au service de la population béninoise, et c’est tout naturellement que je me focalise sur la ville qui m’a vu grandir.

 

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Le projet que j’ai l’honneur de vous soumettre se consacre à la création d’un village lacustre éco-responsable conçu dans un environnement technique avancé de développement durable.

Quelles sont les particularités de ce projet,  je vous présenterai les grandes lignes, après avoir dépeint le contexte dans lequel il s’inscrit.

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PRESENTATION DU PROJET

Située dans le golfe de Guinée, Cotonou, dont le nom signifie en fongbe (langue du sud du BENIN) « l’embouchure du fleuve de la mort », est la capitale économique du pays. Par le passé, c’était un village de pécheurs, puis la cité a connu un très fort développement au cours des dernières décennies, jusqu’à devenir l’un des pôles urbains majeurs de l’Afrique de l’Ouest. Cotonou borde un cordon littoral qui sépare le lac Nokoué de l’océan Atlantique et de l’embouchure du fleuve Ouémé. Un canal creusé au XIXe siècle, dénommé la « lagune de Cotonou », relie le lac à l’océan au lac de Nokoué. Le pourtour de ce dernier est peuplé de deux millions de personnes, où l’on parle le fongbe, l’ajagbe, le yoruba et le français.

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Le climat local est de type équatorial alternant, d’avril à juillet et de septembre à octobre, entre saisons sèches et saisons pluvieuses. De décembre à janvier, les températures varient entre 18 et 35°C, au moment où la ville est balayée par l’harmattan, un vent chaud et poussiéreux. Aujourd’hui, on trouve toujours des pêcheurs en activité autour de la lagune, à proximité du marché Dantokpa, qui constitue le plus grand marché de l’Afrique de l’Ouest.

Cotonou est une capitale côtière dont l’urbanisation s’étend un peu plus chaque jour. Les hausses ponctuelles du niveau des eaux dans la lagune causent des dégâts considérables, aux conséquences graves pour la salubrité de la ville et le bien-être des résidents.

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Awansoriagué se trouve au nord-ouest, sur le lac Nokoué. Il s’agit d’un village de plus d’un millier de personnes, que l’on ne peut atteindre qu’en pirogue. Aucun pont ne le reliant au rivage et les espaces entre les maisons n’étant constitués que d’eau, les habitants dépendent entièrement de ce mode de déplacement. L’isolement induit par ce mode de vie a une explication historique car la population voulait se protéger des guerres coloniales. Les pirogues constituent donc le seul moyen de transport mais aussi le principal instrument de travail des villageois. Ces derniers vivent essentiellement de la pêche et du maraîchage, mais aujourd’hui la pollution rend ce mode de vie de plus en plus difficile.

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De plus, le chenal de Cotonou tend à se fermer, en raison de l’accumulation du sable d’origine marine. Cette alternance d’isolement et de communication directe avec la mer, ajoutée à l’effet des crues naturelles des rivières ouémé et So, provoquent des variations très importantes de salinité dans la lagune.

L’explosion démographique, avec pour corollaire l’urbanisation galopante et agressive, a conduit fatalement à la réduction des espaces naturels humides, véritables poumons verts de la ville, en de simples exutoires (canaux de canalisation des eaux pluviales).

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La problématique est évidente : faut-il se préparer, se protéger ou bien déménager ? Quelles solutions climatiques pour maintenir, pour des raisons économiques majeures, cette population de l’eau dans un cadre spécifique et bénéfique à Cotonou ? Comment reconvertir, toujours pour des motifs économiques, des villages de pécheurs en pisciculteurs, et orienter les résidents vers une autre activité, vitale pour l’environnement ? Enfin, comment accompagner cette nouvelle organisation sociale ?

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Dans le but de répondre à ces questions et afin de mieux comprendre les enjeux de ce territoire, je suis parti vivre pendant deux mois dans ce village du lac Nokoué. Cette expérience d’échanges et de partages de savoir-faire m’a permis de développer une idée de projet jouant sur les qualités et la revalorisation des défauts du site, tout en associant l’habitant à la construction de son habitat. L’innovation du projet tient à une recherche d’autonomie et d’adaptabilité, pour une architecture qui se bâtit selon les ressources locales en matériaux et dans le respect des aspirations ainsi que des besoins des villageois.

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La démarche recompose l’échelle urbaine, questionnant le lien entre le village lacustre dont la population augmente de jour en jour, et la capitale Cotonou, avec qui les échanges quotidiens sont indispensables.

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Mon objectif est d’établir une connexion forte avec le rivage, entre l’ancien et le nouveau tissu urbain. Elle prend la forme de passerelles, en continuité avec l’existant, qui étendent la maille urbaine du village. Outre leur fonction de desserte, elles deviennent des espaces de rencontre privilégiés entre les usagers et répondent à la logique de la ville avec les équipements qu’elle met à disposition. À l’intersection des unités d’habitations, sont disposées des tours-signaux qui abritent les points d’eau et servent de repères dans ce paysage à dominante horizontale.

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En parallèle, l’observation des pratiques des habitants du lac m’a conduit à penser un projet d’habitat comme étant l’association de la maison traditionnelle avec la pirogue à voile. En s’appuyant sur les capacités et les inconvénients de ces dernières, l’habitation flottante prend forme : construite à partir de composants recyclés, sa structure met en avant les matériaux locaux facilement remplaçables par les habitants (bambous, planches de bois, fûts en plastique de seconde main, sacs en tissu étanche récupérés).

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L’habitation flottante se compose de trois éléments distincts et permet une liberté de construction. Une plate-forme flottante supporte l’espace intérieur bâti par des modules en bois. L’habitation est adaptable en surface et en forme selon les souhaits de chaque famille. Les voiles des pirogues sont détournées pour constituer des toiles tendues protégeant les modules. La toiture, distincte du bâtiment, assure une ventilation constante des pièces de vie. A l’image des pirogues du lac Nokoué, aussi variées qu’il y a de villageois, cette habitation flottante permet à chacun l’appropriation de son espace.

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La valorisation des berges permet de renforcer l’économie urbaine. Celles-ci peuvent non seulement constituer un filtre (zones tampons) entre le lac et la ville, mais aussi être valorisées par le développement d’activités agricoles et piscicoles. L’agriculture participe à la gestion urbaine par le recyclage et la régénération des sols, et peut également faire l’objet d’une valorisation énergétique et agroalimentaire. La forte végétalisation de cette zone ralentit l’écoulement des eaux, permettant ainsi une réalimentation de la nappe phréatique par l’infiltration dans le sol. Un assèchement ou une canalisation artificielle entraîne un risque de diminution de la recharge.

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Enfin, ces zones humides permettent une épuration naturelle des eaux et constituent d’importantes réserves de biodiversités animale et végétale.

nicouer@yahoo.fr

Architecte diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, Consultant en Innovation, Steve est le fondateur et directeur de publication du webmagaine archicaine.

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