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Interview Carole Diop,cofondatrice du magazine d’art contemporain AFRIKADAA

Avec le développement du web sur le continent africain on assiste à l'émergence de pratiques éditoriales innovantes dans leur rapport aux nouvelles écritures et lectures interactives des supports dématérialisés. AFRIKADAA trouve sa place au cœur

Avec le développement du web sur le continent africain on assiste à l’émergence de pratiques éditoriales innovantes dans leur rapport aux nouvelles écritures et lectures interactives des supports dématérialisés. AFRIKADAA trouve sa place au cœur de cette innovation et accompagne avec beaucoup d’intérêts les productions des artistes et structures numériques en Afrique.AFRIKADAA est la première revue numérique francophone dédiée aux arts afro contemporains. L’approche éditoriale d’AFRIKADAA permet de créer un objet culturel pérenne qui archive la mémoire de l’histoire de l’art contemporain africain, à une époque de globalisation culturelle.

Nous avons rencontré Carole Diop qui, après une étude aboutie en Architecture, s’offre la co-direction de cette revue  quadrimestrielle de grande qualité journalistique.

interview-carole-diop-cofondatrice-du-magazine-dart-contemporain-afrikadaa-1Photo par Mario Epanya

1- Bonjour Carole Diop, pourrais-tu te présenter et nous raconter rapidement ton parcours pour en arriver jusque là ?

Je suis une jeune architecte Franco-sénégalaise, née à Dakar en 1985 d’une mère styliste franco-béninoise et d’un père steward sénégalais. Passionnée d’architecture et d’art, j’entreprends, après mon baccalauréat, des études d’architecture à Paris (à l’ENSAPVS). En 2012, j’ai fondé avec la cinéaste Pascale Obolo, la revue d’art Afrikadaa, première revue d’art numérique dédiée aux productions artistiques africaines et diasporiques. Depuis mai 2013, j’ai choisi de revenir et m’installer dans mon pays natal, le Sénégal.

2-Tu es l’une des initiatrices d’AFRIKADAA. Peux-tu nous en dire plus?

Afrikadaa est une revue indépendante, quadrimestrielle disponible sur www.afrikadaa.com. L’approche éditoriale d’Afrikadaa permet de créer un objet culturel pérenne qui archive la mémoire de l’histoire de l’art contemporain africain, à une époque de globalisation culturelle. Espace déterritorialisé où artistes et acteurs de la création interrogent esthétique et éthique face aux enjeux majeurs de la mondialisation, Afrikadaa place l’art contemporain dans une perspective de réflexion globale au-delà des géographies et des politiques culturelles. Il est urgent de réinventer un langage où le dialogue artistique soutient notre aspiration à l’intelligence et révèle à la conscience du monde, l’artiste contemporain et sa modernité.

L’aventure a commencé en 2010. Ayant pris la mesure du manque de visibilité dont souffraient les artistes contemporains africains sur la scène artistique en France, j’ai entrepris de créer un blog. En 2011, j’ai rencontré Pascale Obolo, cinéaste et membre du collectif Diasparis. Ensemble, nous avons décidé de prolonger l’expérience et de créer une revue d’art contemporain tournée vers l’Afrique et ses diasporas : Afrikadaa était née. Très vite, nous avons été rejoints par des artistes, des chercheurs, des philosophes, formant ainsi un collectif.

interview-carole-diop-cofondatrice-du-magazine-dart-contemporain-afrikadaa-15(c) Jean-Michel Quionquion

Aujourd’hui après deux ans d’existence, nous avons multiplié les collaborations avec des institutions de renoms telles que le 104 à Paris qui nous a accueillis en résidence, le Mac Val, La Gaîté Lyrique et récemment le Palais de Tokyo. Nous avons également participé à la Biennale de Dakar en 2012 avec une Exposition OFF mais aussi un colloque intégré aux rencontres scientifiques de la Biennale.

interview-carole-diop-cofondatrice-du-magazine-dart-contemporain-afrikadaa-8(c) afrikadaa

3-Quel est le lectorat visé par le magazine ?

Notre cible est les amateurs d’art contemporain en général, les professionnels (commissaires d’exposition, galeristes, collectionneurs), les étudiants en art, les enseignants, les institutions, …

4- Comment choisissez-vous les artistes que vous mettez en avant et les projets sur lesquels vous travaillez?

Chaque numéro est porté par un thème, sur lequel travaillent critiques d’art, plasticiens, écrivains, journalistes et universitaires. Nos contributeurs nous proposent donc des articles en fonction de la thématique choisie par l’équipe éditoriale. Par exemple, le numéro actuellement en ligne a pour thème IMAGE EN MOUVEMENT: RE-INVENTING NARRATIVES.

 5- Tous les styles artistiques, peuvent-ils être envisagés dans le magazine ou certains sont-ils plus “présentables” ? Est-ce uniquement une question de modes ? (Intérêt pour l’art contemporain)

Nous nous concentrons surtout sur l’art visuel, mais tous les styles sont bienvenus tant qu’ils sont en accord avec notre ligne éditoriale.

6- Quels sont les travaux de designers, photographes, artistes qui te touchent?

Difficile de répondre car il y en a beaucoup mais pour ce qui est du design, j’aime beaucoup le travail de Ousmane Mbaye, Jean Servais Somian et Issa Diabaté. En ce qui concerne la photo, je suis touchée par les travaux de Samuel Fosso, Zanele Muholi, Fabrice Monteiro ou encore François Xavier Gbré. Quant aux plasticiens, la liste est longue : El Anatsui, Ousmane Sow, Joël Andrianomearisoa pour ne citer qu’eux.

interview-carole-diop-cofondatrice-du-magazine-dart-contemporain-afrikadaa-9(c) afrikadaa

7- Que peut l’artiste pour la ville africaine contemporaine? son rôle etc

L’artiste a un rôle important à jouer pour sa ville et ses concitoyens, il est là pour éveiller les consciences, inspirer, émerveiller, partager mais aussi choquer, critiquer, questionner.

interview-carole-diop-cofondatrice-du-magazine-dart-contemporain-afrikadaa-7(c) Sean Hart

8- Selon vous l’art peut fondamentalement changer nos villes? art contre les scènes urbaines de pauvreté ?

Oui selon moi l’art peut changer nos villes mais uniquement quand les populations participent au processus de création. Lors de la dernière Biennale de Dakar, pour notre concept curatorial Street Publication nous avons invité Sean Hart un artistes mixed media à peindre des phrases qui on été extraites de la revue, il a choisi de travailler dans un quartier populaire de Dakar. Lorsqu’il réalisait ces fresques un dialogue c’est engagé avec les habitants tous curieux de savoir de quoi il s’agissait, certains enfants venaient peindre avec lui. Au final les habitants étaient contents de voir leur quartier transformé et les œuvres de Sean ont attiré un public qui ne s’y serait jamais aventuré dans d’autres circonstances.

interview-carole-diop-cofondatrice-du-magazine-dart-contemporain-afrikadaa-10(c) afrikadaa

9- Parle-nous de tes perspectives d’avenir…

Outre l’ambition commune au collectif de faire grandir Afrikadaa et d’arriver à une revue papier, je souhaite exercer, un jour à mon compte, mon métier d’architecte.

10- Au fond, ton rêve n’était-il pas d’être un artiste ?

Un architecte est un artiste et j’ai toujours voulu être architecte j’ai donc réalisé mon rêve.

Un message de fin à la jeunesse africaine…?

Je ne dirais qu’une chose seul le travail et la persévérance payent.

 Pour lire les autres numéros   http://www.afrikadaa.com/p/la-revue.html

Interview réalisée par Steve Nicoué KOTEY Architecte DE

archicainemag@gmail.com

nicouer@yahoo.fr

Architecte diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble, Consultant en Innovation, Steve est le fondateur et directeur de publication du webmagaine archicaine.

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