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LE PROJET DE LA BAIE DE LUANDA

[vc_row][vc_column][vc_column_text]RÉHABILITATION DE L’AVENUE MARGINAL Fondée en 1576, Luanda est une ville côtière et portuaire, capitale de l’Angola, en Afrique australe. Située au Nord-Ouest du pays, la ville concentre 30% de la population nationale, soit près de

RÉHABILITATION DE L’AVENUE MARGINAL

Fondée en 1576, Luanda est une ville côtière et portuaire, capitale de l’Angola, en Afrique australe. Située au Nord-Ouest du pays, la ville concentre 30% de la population nationale, soit près de 7 millions de personnes. C’est ainsi le centre économique du pays avec des activités tertiaires et industrielles, notamment grâce au développement de l’industrie du pétrole. Il s’agit aussi de la troisième ville lusophone la plus peuplée au monde.

Le projet de requalification de l’Avenue du 4 Février, aussi appelée « avenue marginal » ou « la Marginal », s’inscrit dans un programme global de transformation et de réhabilitation de la Baie de Luanda ainsi que de la presqu’Île du Cap.

L’Avenue Marginal et la Baie représentent un espace symbolique. Depuis sa création à la fondation de la ville durant l’ère coloniale, en l’honneur du fondateur de la ville, il s’agit d’une artère de circulation importante mais surtout de l’avenue la plus prestigieuse de la ville, s’inscrivant dans un espace emblématique de Luanda. La ville se divise principalement en deux zones (sans compter les zones d’extension urbaine spontanée), la ville haute qui correspond au quartier moderne et la ville basse, autour de la baie de Luanda qui comprend la vieille ville coloniale, le fort et le port.

Ce projet de requalification prend la forme d’un PPP entre le Gouvernement Angolais et la Province de Luanda, l’entreprise nationale de construction et de développement immobilier de la baie, la Société Baia de Luanda (SBL) créée spécialement pour ce projet. Le projet avait émergé en 2003, le concept final adopté en 2004 et les travaux ont commencé en 2012. Le coût a été estimé à 76 millions de dollars.

Il s’inscrit dans un programme plus large de redéveloppement de tout le front de mer de Luanda. La société Baia de Luanda travaille sur un projet de développement immobilier sur 4 plots différents, sur une surface totale de 39 hectares. Ces 3 plots seront gagnés sur une surface la mer par des travaux de digues et d’extension, pour un usage mixte avec des logements, des bureaux, des hôtels, des magasins et du service. Ce programme implique dans sa totalité un investissement de construction d’environ 6,5 milliards de dollars, sur une durée de 20 ans. Il est envisagé une amélioration générale de cet espace à fort potentiel et le développement d’un projet immobilier de 78 bâtiments, la construction totale d’environ 2 millions de m², comprenant notamment des parkings et des espaces de services, des pôles résidentiels, des bureaux.

Sur la Marginal en elle-même, les opérations réalisées concernent l’impact environnemental, le niveau des eaux, la construction d’infrastructures, des routes, le traitement du sable, et l’assainissement.

La réhabilitation environnementale :

Figure 3- Travaux de la Baie (Draimar)

Afin de gagner de la terre sur la mer, la société nationale de construction maritime, Draimar, a mis en œuvre le dragage et le drainage des eaux du front de mer sur une largeur de 40 à 100 mètres et une longueur de plus de 3 000 m, avec l’assainissement du limon le long de la baie, des travaux de réhabilitation et d’assèchement du front de mer. Ces opérations ont commencé par le nettoyage du fond de la baie et la formation d’une réserve de 25 mètres de hauteur de sable. Le traitement et le lavage du sable pollué, durant la guerre, a représenté un volume de 200 000 m3, sable récupéré par la suite notamment pour l’élargissement de la Marginal après dragage. Ces travaux sont logiquement allés de pair avec la rénovation des réseaux hydrauliques et des systèmes d’assainissement. De nouveaux systèmes de drainage des eaux de pluies sont installés afin d’orienter les eaux vers la baie, en cas d’inondations saisonnières. Les nouveaux systèmes de captation des affluents permettront d’éviter la pollution de l’eau avec une nouvelle infrastructure prête à capter et traiter l’épuration. Toutes ces mesures visent à projeter non seulement le présent mais aussi le futur d’une ville que l’on veut durable. Cette conception de réhabilitation prend en compte la faune et la flore marine et son inscription dans un habitat naturel mieux protégé, plein de vie et dont la balance écologique est restaurée. Les interventions les plus complexes et qui ont représenté l’une de grandes tranches d’investissement sont entre autres le nettoyage des eaux, avec le drainage d’un canal sous-marin qui a permis de rétablir la circulation de l’eau et de l’oxygénation naturelle.

Figure 4 – Travaux d’extension (Draimar)

La requalification urbaine :

Figure 5 – Carte générale des travaux (Baia de Luanda)

Les principaux parcs le long de la Marginal ont été rénovés (le Square du 17 Septembre, le Square Saydi Mingas, le parc Amizade Angola-Cuba). Une meilleure intégration entre les artères alentours et la Baie a été réalisé, notamment par des travaux de réfection des trottoirs, permettant ainsi une meilleure pratique piétonne. Les travaux, qui ont duré 30 mois, se sont étendus sur une superficie globale de 700 000 m² :

– 3 100 mètres de promenade ont été gagné par extension sur la baie dépolluée,

– 63 852  m²  d’espaces  verts  créés  et  3 017 palmiers plantés, dont la majorité a été importée de Miami

– 2 254 mètres de pistes cyclables ont été construites et des porte-vélos design en spirale installés sur toute la longueur de la baie

-5 terrains de baskets, une grande esplanade, des aires de pique-nique, 4 aires de jeux pour enfants ont été construits

  • des espaces de stationnement
  • des trottoirs et 106 000 m² d’aire piétonne
  • une nouvelle route de 6 voies

Figure 7 – Parkings (Baia de Luanda)

La réalisation de ce projet s’est constituée de deux phases. Durant la première phase, la baie a été réhabilitée et le cadre urbain requalifié, aboutissant à la réouverture de la Marginal en 2012. La seconde phase a débuté en 2013 avec les premières ouvertures de petits kiosques. La même année, le projet a été récompensé pour son aspect ambitieux et respectueux de l’environnement. En 2016, ce sont 69 grandes boutiques et restaurants qui ont ouvert.

Ce projet se présente donc comme un symbole du makeover angolais et un enjeu de modernisation, bien que se soulèvent alors les questions quant aux répercussions sociales et économiques.

Joyce Mavoungou pour ARCHICAINE

mav.joyce@gmail.com

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